L’actualité en santé c'est aussi le lancement de la première application pouvant être prescrite et remboursée pour les patients souffrants du cancer du poumon : Moovcare. Nous avons eu l'honneur d'interviewer les membres de SIVAN INNOVATION, l'entreprise a l'origine de cette thérapie digitale : Son président Daniel Israel, et sa COO Ayala Bliah.
Interview à retrouver sur notre LuckyTv ou à lire ci-dessous.
Lucky Link : Bonjour, pouvez-vous vous présenter SIVAN INNOVATION ?
Daniel Israel : En 2015, j'ai créé Sivan Innovation pour développer le projet Moovcare.
Ayala Bliah : Sivan Innovation vise à optimiser le suivi du patient tout au long du parcours de soins.
Lucky Link : Qu'est ce que Moovcare ?
Daniel Israel : Moovcare est une application de santé qui est également un dispositif médical. C'est une thérapie digitale améliore la survie du patient souffrant d'un cancer du poumon.
En suivant un certain nombre de signes cliniques, on pouvait se rendre compte qu'ils pouvaient être révélateurs de la réapparition de la tumeur. Un algorithme a donc été mis en place : 11 questions simples à remplir toutes les semaines. Si l'algorithme détecte une anomalie, le système va automatiquement envoyer une alerte aux professionnels de santé pour qu'ils puissent intervenir et suivre plus précocement le patient.
"Moovcare permet au patient de devenir acteur de sa santé, d'être beaucoup plus impliqué et responsable dans son suivi."
Ayala Bliah : Moovcare est la première application de santé qui a pu démontrer un gain en survie : En moyenne 7,6 mois de survie. Moovcare permet au patient de devenir acteur de sa santé, d'être beaucoup plus impliqué et responsable dans son suivi.
Daniel Israel : Moovcare a également apporté de manière indirecte, une amélioration de la qualité de vie. Lorsqu'un patient doit faire un scanner tous les six mois, à l'approche du scanner, il est très angoissé. La nouvelle peut tomber comme un couperet de la part de son médecin qui dit : " Écoutez, c'est trop tard. La tumeur a réapparu. Elle est très grosse. On ne pourra rien faire." Et donc, à chaque fois qu'il va faire le scanner, c'est très difficile à vivre pour le patient. Moovcare lui permet d'éviter ce type d’appréhension.
Lucky Link : Quels ont été les acteurs impliqués dans le développement de l'application Moovcare ?
Ayala Bliah : Des associations de patients ont été consultées et bien sûr, des médecins. Moovcare est une application qui a été développée avec les patients et non pas dans un labo totalement déconnecté du patient. 300 patients ont été suivi et ont permis de valider scientifiquement l'apport thérapeutique de l'application Moovcare. Comme on l'aurait fait avec un médicament.
"La collaboration avec les associations de patients est naturelle afin de mieux comprendre le patient et quelle est l'attente du patient."
Lucky Link : Quel regard portez-vous sur la prise en compte de la "voix des patients" lors de l'élaboration des solutions de santé
Ayala Bliah : C'est très important de faire partie de l'écosystème, de collaborer. On essaye de travailler en étroite collaboration avec "Patients en réseau", une association créée et dirigée par Laure Accolas. Nous sommes une entreprise, mais notre outil est là pour aider le patient.
Pour apporter de la survie, pour apporter du bien-être aux patients. La collaboration avec les associations de patients est naturelle afin de mieux comprendre le patient et quelle est l'attente du patient. Finalement, nous ce que l'on veut, c'est que l'application soit utilisée par les patients, qu'elle leur apporte quelque chose, et qu'elle corresponde à leurs attentes.
Daniel Israel : Je pense qu'il y a encore beaucoup de non-dits, de chasses gardées et que la collaboration, en fait, de la manière la plus saine possible entre les associations de patients, les médecins, les pouvoirs publics pourrait apporter encore beaucoup.
"Il y a encore des ponts, et des liens intéressants à trouver entre ces différents acteurs [de la santé] pour le bien des patients."
Lucky Link : Un mot pour Lucky Link ?
Daniel Israel : Je souhaite en tout cas une bonne réussite à Lucky Link. Il y a énormément à faire dans le domaine de la collaboration entre les patients, professionnels de santé et les entreprises. Il y a certainement encore des ponts, et des liens intéressants à trouver entre ces différents acteurs pour le bien des patients.
Ayala Bliah : Si vous interviewez différents acteurs de la santé, ce serait intéressant d'organiser une table ronde avec les associations de patients, les acteurs politiques, les acteurs industriels pour qu'il y ait un échange constructif et pour qu'on puisse avancer et offrir finalement aux patients le meilleur de ce qu'il est possible d'offrir demain.
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Propos recueillis par Oriane Bismuth et Laurine Pucel-Bastié
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